Dans le déroulement des enquêtes criminelles aux États-Unis, un aspect crucial apparaît : les suspects ont le droit de refuser de communiquer le mot de passe de leur téléphone portable à la police. La Cour supérieure de l'Utah a statué à l'unanimité que ce refus est protégé par le droit de ne pas s'auto-incriminer, garanti par le cinquième amendement de la Constitution américaine.

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Décision du tribunal : Protection contre l'auto-incrimination
Le tribunal a jugé que la divulgation verbale du mot de passe du téléphone constituait un témoignage, protégeant le suspect de toute auto-incrimination. Selon la décision, les procureurs ne peuvent utiliser une telle communication contre l'accusé pendant le procès, conformément au Cinquième Amendement.
Il existe toutefois une distinction cruciale qui mérite d'être soulignée : si la décision couvre la divulgation verbale du mot de passe, elle ne s'étend pas à la demande de déverrouillage du téléphone par la police. Ce point précis, encore ouvert, sera analysé par la Cour suprême, son équivalence fonctionnelle n'ayant pas encore été interprétée dans la jurisprudence relative au Cinquième Amendement.
L'affaire Valdez et la condamnation annulée
Dans l'affaire spécifique portée devant la Cour supérieure de l'Utah (État c. Valdez), l'accusé, Alonso Valdez, a refusé de fournir aux enquêteurs le mot de passe de son téléphone portable. L'accusation a utilisé ce refus pour étayer les accusations d'enlèvement, d'agression et de vol contre son ex-petite amie.
Bien que le jury ait initialement condamné Valdez, une cour d'appel a annulé le verdict. Elle a invoqué le droit du défendeur, garanti par le Cinquième Amendement, de refuser de fournir le mot de passe, arguant que cela constituerait une auto-incrimination. La Cour supérieure de l'Utah a confirmé cette décision.
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Questions en suspens : Déverrouillage par des moyens biométriques
Le débat porte également sur la question de savoir si la police peut contraindre un suspect à déverrouiller un téléphone par des moyens biométriques, comme une empreinte digitale ou la reconnaissance faciale. Si la divulgation verbale est considérée comme un témoignage, le déverrouillage par des moyens physiques soulève des questions distinctes, selon la décision du tribunal.
Garanties constitutionnelles et droits du défendeur
Le cinquième amendement de la Constitution américaine accorde aux accusés plusieurs droits, notamment le droit de ne pas témoigner contre eux-mêmes, le droit de ne pas témoigner au procès et la protection contre la saisie de biens par le gouvernement sans compensation appropriée.
Le droit de garder le silence, consacré par le Cinquième Amendement, est l'un des plus connus. L'invocation de ce droit, connu sous le nom de « plaidoyer le cinquième », confère à la personne interrogée le droit de ne pas répondre à des questions susceptibles de l'incriminer.
Conséquences de l'invocation du cinquième amendement
Il est important de noter qu'en invoquant le Cinquième Amendement, un accusé ne peut voir son silence ou son refus de répondre aux questions retenus contre lui lors d'un procès pénal. Cependant, cette invocation peut avoir de graves conséquences au civil, le juge ou le jury pouvant en tirer des conclusions défavorables.
À mesure que l’affaire se déroule, la Cour suprême des États-Unis devra relever le défi de clarifier si une demande de la police de déverrouiller un téléphone portable équivaut à révéler verbalement le mot de passe, et si les deux actes peuvent être protégés par le cinquième amendement de la Constitution américaine.
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